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Conception Encyclopédie de la parole
Composition et mise en scène Joris Lacoste
Composition et création musicale Pierre-Yves Macé
Interprétation Bianca Iannuzzi (soprano), Laurent Deleuil (baryton) et Denis Chouillet (piano)
Collaboration artistique Elise Simonet
Chorégraphie Lenio Kaklea
Scénographie et lumière Florian Leduc
Son Stéphane Leclercq
Régie générale en tournée Florian Leduc et Nicolas Bats en alternance
Régie surtitres en tournée Oscar Lozano Pérez
Costumes Ling Zhu
Chef de chant Vincent Leterme
Coaching vocal Valérie Philippin
Stagiaire à la mise en scène Yvan Loiseau
Traduction – gestion de projet Marie Trincaretto
Texte français Julie Etienne
Coordinateurs de collecte Joris Lacoste, Valérie Louys, Marion Siéfert, Elise Simonet
Collecteurs invités Christa Antoniou (CY), Zsolt Boros (HU), Tamara Bracic Vidmar (SL), Rita Bukauskaite (LIT), Ida Daniel (BUL), Milena Ilieva (BUL), Pierre Daubigny (POL), Ania Szczepanska (POL), Glen Falzon (MT), Antoine Cassar (MT), Nicole Genovese (FIN), Kim Jeitz (LU), Genevieve Leyh (ENG), Lenka Luptakova (SK), Shane Mansfield (GLA), Barbara Matijević (HR), Sabine Macher (DE), Nicolas Melard (AT), Olivier Van Nooten (NL), Daniel Naami (NL), Federico Paino (IT), Ruta Pakalne (LV), Alise Bokaldere (LV), Birgit Peeters (BE), Tomás Pereira Ginet-Jaquemet (ES), Sergiu Popescu (RO), David Roenner (SE), Brigitte Schima (AT), Soren Stecher-Rasmussen (DK), Maia Means (DK) et Sotiris Vasiliu (GR)
Avec l’aide de Sarah Becher (DE), Nikola Bencova (CZ), Isabel Calvo (ES), David-Alexandre Guéniot (PT), Patricia Almeida (PT), Anneke Lacoste (NL), Nuno Lucas (PT), Marie Pullerits (EST), Raquel Rodrigues da Costa Gomes de Sousa (PT)
Partenaires pour les ateliers de collecte Teatro Municipal do Porto, Festival Baltoscandal (Rakvere)
Coach langues Kim Andringa, Zsolt Boros, Rita Bukauskaite, Pierre Daubigny, Astrid De Graef, Nicole Genovese, Hanna Hedman, Milena Ilieva, Lenio Kaklea, Nuno Lucas, Christa Antoniou, Barbara Matijević, Nele Suisalu, Bara Prochaskova, Sergiu Popescu, Kristine Borodina, Sarka Vancurova, Gabrielle Sargent, Ania Szczepanska, Judyta Steffek et Alexander Nielsen
Production et administration Edwige Dousset assistée de Justine Noirot
Diffusion Garance Crouillère
Production Echelle 1:1 (compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Île-de-France, soutenue par le Conseil régional d’Île-de-France et par l’Institut Français de Paris pour ses tournées à l’étranger) en partenariat avec Ligne Directe / Judith Martin et Marie Tommasini
Coproduction Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Théâtre de la Ville – Paris, Festival d’Automne à Paris, La Comédie de Reims – CDN / Festival Reims Scènes d’Europe, São Luiz Teatro Municipal / Festival Alkantara (Lisbonne), festival NEXT / Le phénix scène nationale Valenciennes pôle européen de création, Théâtre Garonne – Scène européenne (Toulouse), Festival Baltoscandal (Rakvere), Gothenburg Dance and Theatre Festival, L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Mousonturm (Francfort)
Avec le soutien de l’Institut Français à Paris, de la Ville de Saint Denis – Conservatoire de musique et de danse, de Nanterre-Amandiers – Centre dramatique national et du CN D Centre national de la danse, accueil en résidence
Suite n°3 est co-produite par House On Fire et NXTSTP avec le soutien du Programme Culture de l’Union Européenne.
Création le 10 octobre 2017 au Théâtre Garonne – Scène européenne, Toulouse
Crédit photographique © Frederic Iovino
Durée 1 heure et 30 minutes
Langues anglais, français, néerlandais, allemand, portugais, hongrois, polonais, roumain, croate, danois, maltais, italien, tchèque, slovaque, espagnol, finnois, bulgare, grec, estonien, letton, lituanien, suédois, slovène, flamand
Administration, production & diffusion Edwige Dousset – +33 (0)6 13 43 11 29 –administration@echelle1-1.org
En 2013, l’Encyclopédie de la parole a entrepris un cycle de quatre Suites chorales qui reposent toutes sur le même principe : la reproduction vivante d’enregistrements tirés de la collection de l’Encyclopédie de la parole. Comme dans Suite n°1 et Suite n°2, ces paroles sont reprises par deux interprètes qui en suivent scrupuleusement les contours, afin d’en rendre la dimension orale dans toutes ses nuances mélodiques, rythmiques, intensives ou timbrales. Leur remise en jeu permet d’en faire retentir la réalité tout en les transposant dans l’espace fictionnel du théâtre.
Mais cette fois, l’Encyclopédie de la parole a décidé de leur ajouter une dimension explicitement musicale : Joris Lacoste a proposé à Pierre-Yves Macé de composer pour chacune des paroles de Suite n°3 ‘Europe’ un accompagnement de piano singulier qui les fasse sonner comme autant de chansons folkloriques, de récitatifs, de mélodies françaises, de lieder allemands, de fados portugais, de tubes pop ou de pièces de musique expérimentale : un opéra parlé polyglotte, pour deux chanteurs (Bianca Iannuzzi et Laurent Deleuil) et piano (Denis Chouillet).
Tantôt le piano révèle en creux un refrain insoupçonné, tantôt il souligne le tracé mélodique ou les cadences rythmiques des paroles, tantôt il impose une tonalité déconcertante, voire s’émancipe de sa fonction d’accompagnement pour s’ériger en voix concurrente. Toujours, en tout cas, il déplace l’écoute à un endroit inattendu et d’autant plus paradoxal que ces paroles, collectées dans toute l’Union Européenne grâce à un réseau de correspondants locaux, ont été choisies autant pour leur qualités musicales que pour l’ambivalence de leur contenu : ce sont en effet des paroles que, pour des raisons diverses et à différents degrés, nous avons du mal à écouter.
Sermons condescendants, consignes de sécurité, complaintes embarrassantes, agressions verbales, monologues de solitude, violences policières, discours de haine, délires complotistes, entretiens d’embauche standardisés, coachings pour aller mieux, humiliations publiques, lamentations adolescentes… Nous sommes à tout moment submergés de paroles qui nous embarrassent, nous répugnent, nous ennuient, nous mettent en colère, nous dépriment, nous choquent, nous agacent, nous hérissent ou nous font pitié. Qu’en faisons-nous ? Quelles stratégies adoptons-nous pour les tenir à distance ? Est-ce que la musique peut nous permettre de les neutraliser, d’en rire, de conjurer momentanément la violence, de déplacer et d’approfondir le regard que nous portons sur elles ? Est-ce que l’art peut nous libérer de l’emprise et du venin des mauvaises langues ?